Depuis le 1er janvier 2019, la Loi Labbé interdit l’utilisation par les particuliers de produits phytosanitaires, hors produits de biocontrôles et utilisables en agriculture biologique, pour l’entretien des jardins.
Cette interdiction peut s’avérer contraignante pour la gestion des espaces extérieurs. La nature ayant horreur du vide, les adventices repousseront toujours, alors quelles sont les astuces à mettre en place pour limiter l’entretien du jardin ?
L’entretien des massifs
Pour maitriser les adventices le paillage est une des solutions possibles. Privées de lumière, les graines germeront moins et les adventices seront plus faciles à retirer. Pour s’assurer d’avoir un paillage efficace, une couche de plusieurs centimètres sera nécessaire. Autre avantage, le paillage organique (d’origine végétale) permet de conserver l’humidité, de favoriser la biodiversité, est peu coûteux et permet d’augmenter l’aspect esthétique du massif. Il faut veiller à ce que le paillage organique qui se décompose soit rechargé pour toujours conserver une couche de plusieurs centimètres d’épaisseur.
Paillage d’écorce de pin dans le cimetière de Questembert, Morbihan.
Paillage de copeaux de bois devant la mairie de Saint-Philibert, Morbihan.
Autres solutions pour faciliter l’entretien des massifs avec ou sans paillage :
L'utilisation de plante vivace couvre-sol, aux feuillages persistants. Certaines préfèreront une exposition ombragée comme la Pachysandre (Pachysandra terminalis), la Bugle rampante (Ajuga reptans) ou encore la Fleur des elfes (Epimedium parralchicum) tandis que d’autres auront besoin d’un apport important de lumière comme le thym rampant (Thymus praecox) et l’hélianthème (Helianthemum divers). Ces plantes sont à installer, entre les arbustes et les autres plantes vivaces, avec une densité moyenne de 4 à 6 plantes au m².
Thym rampant entre des dalles. ©Zestyourgarden.com
L’entretien des cours et des allées
Engazonner une cour gravillonnée vous permet de ne plus avoir à gérer le désherbage systématique des graviers. Le choix d’un bon mélange de graines est alors primordial pour que son entretien reste faible. Un mélange du type ‘voirie’, composé de graminées fines et peu poussantes, qui résistent au piétinement, est à privilégier. D’autres solutions sont possibles comme l’utilisation de géotextile (feutre perméable) recouvert de gravier et entouré de bordures. Le géotextile permet de limiter les adventices venants du sol tandis que les bordures limitent celles venant du gazon ou des massifs adjacents.
Pose d'un feutre géotextile recouvert de gravier avec bordures délimitant le gazon. ©Jardincouvert
Choisir les bons outils
Enfin, pour l’entretien il est primordial de bien s’équiper. De nombreux outils ont été adaptés à chaque type d’usage. En effet, des houes de désherbage, des ratissoires et des binettes ergonomiques ont été développées pour des usages dans les massifs, sur sables et graviers. Plusieurs améliorations ont permis d’avoir des outils plus légers, optimisant la posture et permettant de fournir moins d’efforts physiques.
Binette pour désherber les allées du potager. ©Leborgne.
Accepter les adventices
D’une part, si l’aspect esthétique de certaines adventices n’est pas toujours celui souhaité (ortie, ronce, laiteron…) d’autres peuvent apporter de l’intérêt esthétique (ruine de Rome, lamier, stellaire, etc.). D’autre part, plus les espèces de plantes spontanées sont diversifiées, plus elles contribuent à la fourniture de multiples fonctions écologiques, ces dernières permettent à bon nombre d’insectes d’y trouver nourriture et refuge. C’est le cas des insectes qui se développent ou vivent dans ces adventices et qui participent au contrôle des ravageurs que l’on peut retrouver dans les potagers et les jardins d’ornement. À noter, il faut porter une vigilance particulière sur les adventices ayant un caractère envahissant. En effet, leur développement peut engendrer de grandes difficultés de gestion et causer un effet négatif sur la diversité écologique.
1 - Nombril de vénus.©Framboise à Pornic
2 - Euphorbe réveille-matin. ©Sphl
3 - Polypodium trichomanes. ©BNNVARA
4 - Ruine de Rome. ©Christine Lerat.